Le début de la Leaders Cup PROB 2022-2023 se profile. Il est temps de se pencher sur les forces en présence, après une intersaison qui annonce une saison excitante. Pour terminer les présentations sur les clubs engagées en PROB, on s’intéresse aux mieux classées de l’exercice 2021-2022, ainsi qu’aux deux reléguées de Betclic ELITE.
ANTIBES (6e)
Antibes aspire à retrouver la Betclic ELITE à terme. En juin dernier, les Sharks n’en sont pas passés loin. Ils ont atteint la finale des playoffs d’accession, perdant en deux manches contre l’ADA Blois. De cette expérience ils auront certainement appris, d’autant plus que huit joueurs sont restés à l’intersaison : les meneurs Gédéon Pitard et Vincent Amsellem, l’arrière Benjamin Monclar, l’ailier Tim Derksen, les ailier-forts Ludovic Negrobar et Sullivan Hernandez et les pivots Jean-Marc Pansa et Temidayo Yussuf. Pour compléter ce groupe, il fallait un meneur de plus. L’an passé, Eric Nottage n’a pas fait l’affaire et son remplaçant Reginald Johnson n’est pas parvenu à faire bien mieux (8 d’évaluation en moyenne), avec une finale particulièrement ratée (3 d’évaluation cumulé en deux matches). Ainsi, Daniel Goethals a opté pour Xavier Pollard, joueur d’expérience que le coach belge a croisé en Suisse, dans la même équipe que Tim Derksen (Fribourg). Joueur d’expérience, il s’est engagé deux ans après une belle saison en Hongrie (19,5 points de moyenne !). Outre ce meneur scoreur, Antibes a ajouté à son effectif un ailier aux dimensions physiques importantes, Roger Moute A Bidias. Le cousin de l’ancien joueur NBA Roger Mbah a Moute va vivre sa deuxième saison en Europe après une expérience réussie aux Pays-Bas. Sur le papier, Antibes fait partie des favoris. Un statut qu’il faudra assumer.
Le cinq majeur potentiel : Xavier Pollard – Benjamin Monclar – Tim Derksen – Ludovic Negrobar – Jean-Marc Pansa.
Le joueur incontournable : Tim Derksen (1,90 m, 29 ans).
Après avoir brillé en Suisse, ce poste 3/2 américano-italien s’est établi comme un fort joueur en Pro B. Un peu sous-dimensionné pour le haut-niveau, il est moins en déficit physique et athlétique à des niveaux inférieurs où il peut régaler par son activité et sa polyvalence (15,8 points à 56% de réussite aux tirs, 5 rebonds et 2,5 passes décisives pour 17 d’évaluation). Daniel Goethals en a fait un des leaders de son effectif et bien lui en a pris. Il a prolongé jusqu’en 2024.
Le jeune à suivre : Vincent Amsellem (1,93 m, 20 ans).
Zacharie Perrin ayant quitté le club pour poursuivre sa formation aux Etats-Unis, Antibes n’a pas prévu d’intégrer de nouveaux jeunes éléments dans son effectif en 2022-2023. C’est donc le meneur/arrière Vincent Amsellem qui restera le jeune à suivre chez les Sharks. A 20 ans seulement, il sort de deux saisons en Pro B à 15 minutes de moyenne. La saison passée, il cumulait 5,7 points, 1,3 rebond et 1,6 passe décisive de moyenne. Verra-t-il son rôle grandir en 2022-2023 ?
EVREUX (5e)
L’ALM Evreux fait partie des institutions de la Pro B. Et malgré un budget constamment rogné, le club normand tire toujours son épingle du jeu en deuxième division française. En témoigne la saison passée… Après une première partie d’exercice délicate, la troupe de Neno Asceric remaniée a remporté la Leaders Cup Pro B avant d’enchaîner les succès pour s’installer en première partie de tableau. Evidemment, les bons résultats ont conduit à un pillage de l’effectif, avec notamment les départs de Marquis Jackson et Djordje Milosevic chez l’un des favoris de la saison de Pro B, Champagne Basket (voir plus bas). Mais le club est tout de même parvenu à conserver une base, avec la paire arrière Tommy Ghezala – Paolo Marinelli ou encore l’ailier-fort Shekinah Munanga. Comme toujours, le salut ébroïcien dépendra des coups réalisés lors du recrutement. Reste à savoir si le meneur Bubu Palo, qui évoluait dans le championnat danois, en sera un. Christian Lutute, ailier américano-congolais qui cartonnait en Finlande, apporte de belles garanties. Autrement, il faudra observer l’évolution des jeunes appelés à bénéficier de grandes responsabilités sur place. A ce jeu-là, l’arrière/meneur Ilias Kamardine prêté par Dijon est très attendu. Hugo Mienandi est un poste 4/3 fuyant et technique de la génération 2003 également. Enfin, trois joueurs veulent se relancer, à commencer par le fils du coach, Luka Asceric, qui possède un sacré CV pour la division. Les deux autres sont les pivots Ousmane Camara et Thibault Daval-Braquet. Après de longs arrêts – même si Camara a repris à Rouen -, seront-ils prêts à tenir seuls le poste de pivot ? L’Amicale de la Madeleine dispose d’encore une place d’étranger au cas où. Comme toujours, Evreux n’a rien à perdre tant que la zone rouge reste éloignée. Son effectif regorge de potentielles surprises. De quoi éveiller notre curiosité au plus haut point.
Le cinq majeur potentiel : Bubu Palo – Paolo Marinelli – Christian Lutete – David Ramseyer – Gavin Kensmil
Le joueur incontournable : Christian Lutete (1,96 m, 26 ans).
Cet ailier gaucher arrive du championnat finlandais où il tournait à 22,7 points à 53,2% de réussite aux tirs en 32 minutes par match. Dans ce championnat qui a souvent servi de base de recrutement pour les clubs de Pro B, il a notamment signé sept rencontres à 30 points ou plus. En préparation, son match contre l’ASVEL (26 points à 11/16) a fait parler. A confirmer une fois la vraie saison lancée, mais Christian Lutete pourrait bien finir parmi les meilleurs marqueurs du championnat.
Le jeune à suivre : Ilias Kamardine (1,93 m, 18 ans).
En voici un autre, de sacré scoreur. En qualité de 6e homme, le Marseillais pourra faire étalage de tout son talent sur les postes 1 et surtout 2. La JDA Dijon croit beaucoup en lui et lui a donc fait signer un contrat professionnel. Mais pour ne pas freiner son développement, elle a d’abord voulu qu’il passe par la case Pro B pour continuer à s’aguerrir avec un vrai rôle au niveau professionnel. Logique.
SAINT-QUENTIN (3e)
Les saisons se suivent et se ressemblent pour Saint-Quentin. Après un exercice 2020-2021 exceptionnel marqué par les performances du MVP Parker Jackson-Cartwright et du jeune Français Hugo Besson, on pensait que le soufflet retomberait en Picardie… Eh bien non ! Avec encore de belles trouvailles, mais moins de vedettes, le SQBB est parvenu à se hisser à la troisième place de la saison régulière. Si les résultats en playoffs n’ont pas suivi, la performance reste remarquable compte tenu du budget limité du club. Un budget qui n’aura pas permis de conserver la majorité du groupe. Toutefois, la nouvelle équipe est séduisante. Demeure un petit meneur scoreur, Terrell Gomez, découvert en France avec Dijon en deuxième partie de saison derrière. Il tentera de réaliser des performances similaires à celles de Parker Jackson-Cartwright (désormais à l’ASVEL !) et Kendall Anthony. Aux côtés de la figure locale Benoît Gillet et de la recrue phare Jérémy Nzeulie, on retrouve à l’arrière la jeune gâchette Louis Marnette, shooteur nordiste mis de côté à Roanne après avoir séduit à Souffelweyersheim, en Pro B. Dans l’aile, Melvin Ajinça arrive du Pôle France. Ailier athlétique au tir référencé, le cousin d’Alexis Ajinça a de grandes aspirations pour sa carrière. A l’intérieur, un autre joueur démarre sa carrière professionnelle, mais il est étranger cette fois. Il s’agit du point-foward Brandon Horvat, qui partagera le poste 4 avec le revenant William Pfister. Enfin, Mathis Dossou-Yovo espère passer un cap sous les ordres de Julien Mahé dans l’Aisne. On peut attendre de lui de finir parmi les meilleurs intérieurs de la division, rien que ça ! En rotation ou à ses côtés, il pourra évoluer avec le jeune congolais Emmanuel Wembi. Bref, Saint-Quentin semble avoir de quoi se stabiliser parmi les meilleures formations de la division.
Le cinq majeur potentiel : Terrell Gomez – Benoit Gillet – Jérémy Nzeulie – Brandon Horvat – Mathis Dossou-Yovo
Le joueur incontournable : Jérémy Nzeulie (1,89 m, 31 ans).
Après son deuxième titre de champion de France, à l’Elan Chalon en 2017, Jérémy Nzeulie a réalisé une saison individuelle très réussi chez les Bourguignons. Dans la foulée, l’international camerounais s’est engagé à Strasbourg avec un statut de gros joueur de Betclic ELITE. Mais contrarié par un genou, le Francilien a eu du mal à confirmer en Alsace. Depuis, il tente se relancer. Sa signature à Saint-Quentin, en Pro B, va dans ce sens. Poste 2/3 musculeux, qui se nourrit de l’effervescence du public, il a tout pour réussir sur place. Et ainsi repartir de l’avant.
Le jeune à suivre : Mathis Dossou-Yovo (2,05 m, 21 ans).
Lié à l’Elan Chalon depuis la fin de son cursus au Pôle France, Mathis Dossou-Yovo a eu besoin de s’émanciper pour franchir un pallier. Le Castelroussin est venu au SQBB dans ce but. Intérieur physique et polyvalent, il peut alterner entre les postes 4 et 5. Intelligent, véritable energizer, il devrait plaire au public local. De quoi lui transmettre encore plus d’énergie et faire de lui l’un des chouchous du public.
SAINT-CHAMOND (2e)
L’accession en Betclic ELITE a longtemps tendu les bras à Saint-Chamond la saison passée. Après une saison 2020-2021 chaotique, le groupe couramiaud a en effet enchaîné avec une saison de rêve. Avant la déception de la fin d’exercice… Coiffé dans le sprint final par le SLUC Nancy, le groupe ligérien sera-t-il en mesure de retrouver l’énergie et l’enthousiasme de l’exercice passé ? En tout les cas, les qualités restent nombreuses pour ce groupe qui sera toujours mené par Alain Thinet, célèbre entraîneur qui a finalement prolongé après avoir initialement prévu de prendre sa retraite à l’intersaison 2022. Il retrouvera ses meneurs, Mathieu Guichard et Théo Magrit, mais aussi son capitaine, l’arrière shooteur Jonathan Hoyaux. Ce n’est pas tout, le polyvalent Kammel Ammour est toujours de la partie comme l’ailier-fort Hasan Varence et le pivot Mathieu Boyer, dominant sur la saison passée. Autrement, quatre joueurs qui connaissent bien la division arrivent : l’arrière finlandais Ilari Seppalla, le poste 3/4 canadien Guillaume Payen-Boucard, le jeune ailier-fort Badr Moujib et enfin le petit pivot musculeux Josh Ayayi. L’ensemble semble cohérent et a tout pour rejouer les premiers rôles. L’entrée dans la nouvelle salle de 4 200 places pourrait apporter son lot de fraîcheur. De quoi faire mieux que confirmer en allant vers une potentielle montée ?
Le cinq majeur potentiel : Mathieu Guichard – Jonathan Hoyaux – Guillaume Payen-Boucard – Hasan Varance – Mathieu Boyer
Le joueur incontournable : Mathieu Boyer (2,05 m, 26 ans).
Après avoir joué en Nationale 2 et Nationale 1, le Gardois s’est montré monstrueux dès sa première saison en Pro B. Doté d’un physique des plus solide, l’ancien joueur de Boulogne-sur-Mer dispose également de très bonnes mains qui lui permettent d’être très efficace (14,3 points à 67,8% de réussite aux tirs et 6,3 rebonds pour 16,8 d’évaluation en 22 minutes) proche du panier. Sous contrat, il n’a pas pu partir pour un club de Betclic ELITE. A l’image de son équipe, il doit maintenant confirmer alors qu’il est très attendu.
Le jeune à suivre : Badr Moujib (2,05 m, 21 ans).
Poste 4 à fort potentiel, ce long intérieur fuyant complète le secteur intérieur. Le Nantais a été prêté à Tours par le Limoges CSP à l’été 2021. Pour sa première saison professionnelle, il s’est montré timide (4,6 points à 47,4% de réussite aux tirs et 2,5 rebonds en 13 minutes sur 33 rencontres de saison régulière et 4 de Leaders Cup Pro B). Dans la Loire, il compte prendre de l’épaisseur.
CHÂLONS-REIMS (18e de BETCLIC ELITE)
Très vite condamné à la descente en Pro B, Champagne Basket a pu prendre de l’avance dans sa mission remontée. Avec un nouveau coach installé, Thomas Andrieux, le club marnais a construit une équipe qui connaît parfaitement la Pro B. Sont ainsi arrivés trois champions de Pro B en titre de chez le voisin nancéien : le meneur Mathis Keita – remplacé en début de saison par un autre membre de l’effectif 2021-2022 du SLUC, Ludovic Beyhurt -, l’ailier-fort David Skara et le pivot Vincent Vent. Deux autres vainqueurs arrivent de chez le vainqueur de la Leaders Cup Pro B, Evreux, l’arrière Marquis Jackson et l’ailier Djordje Milosevic. A Evreux, le poste 4/3 Jean-Philippe Dally a brillé en 2020-2021 avant de se tester en Betclic ELITE la saison passée. Au poste 5, c’est Grismay Paumier qui retrouve la Pro B, une division qu’il a dominé à Saint-Chamond, après deux saisons au niveau supérieur à Limoges. Comme lui, le meneur/arrière Timothé Crusol arrive du CSP, avec la volonté de bénéficier de plus larges responsabilités. Enfin, un autre fin connaisseur de la Pro B, l’arrière Lamine Sambe, et trois jeunes du groupe Espoir complètent le groupe. Cette équipe labellisée Pro B espère maintenant engranger vite de la confiance collective pour pouvoir atteindre son objectif en fin de saison : revenir en première division.
Le cinq majeur potentiel : Mathis Keita – Marquis Jackson – Djordje Milosevic – David Skara – Grismay Paumier
Le joueur incontournable : Grismay Paumier (2,04 m, 34 ans).
Désireux de se rapprocher de sa famille dans le Nord de la France, Grismay Paumier s’est engagé deux ans à Champagne Basket. S’il s’est montré parfaitement au niveau de la Betclic ELITE, le pivot cubain n’a pas hésité à redescendre en Pro B, division qu’il connaît bien pour y avoir joué avec Boulogne-sur-Mer et surtout Saint-Chamond. A ce niveau, il a notamment tourné à 16,6 d’évaluation en 2019-2020. Avec lui, Champagne Basket dispose d’un vrai point d’ancrage, très actif au rebond offensif.
Le jeune à suivre : Timothé Crusol (1,93 m, 21 ans).
Si Massimo Cancellieri l’a bien plus responsabilisé que ses coaches précédents à Limoges (22 minutes par match en 2021-2022 contre 10 la saison précédente), Timothé Crusol a néanmoins besoin de passer un cap. Le meneur/arrière a donc décidé de « descendre » en Pro B. Joueur relativement complet mais à la vitesse d’exécution parfois un peu lente, le Loiretain va devoir faire face à un basket plus « fou-fou ». Ce sera sans doute formateur pour ce membre de la belle génération 2001.
ORLEANS (17e de BETCLIC ELITE)
Orléans a longtemps attendu de savoir quel serait son championnat en 2022-2023 : la Betclic ELITE ou la Pro B ? Le club a fini par savoir quand l’Elan béarnais a pu être sauvé en étant racheté par de nouveaux actionnaires. 17e de Betclic ELITE la saison passée, l’OLB n’a pas pu être repêché. Résultat, c’est à partir de mi-juillet que l’entraîneur Germain Castano et ses dirigeants ont pu réellement avancer sur l’effectif à venir. Heureusement, ils avaient anticipé en conservant Malela Mutuale et en signant Jérémy Leloup et Nianta Diarra, trois joueurs capables d’évoluer dans les deux divisions. Mais finalement, ce dernier ne peut pas honorer son contrat. Orléans doit donc encore trouver deux joueurs, un ailier et un pivot. Autrement, un meneur de talent arrive avec Jarred Ogunbemi-Jackson. L’international croate Toni Perkovic tiendra lui le poste 2 et l’ailier-fort Tyran de Lattibeaudiere, productif dans la division avec Denain, Nancy puis Tours, s’est également engagé. Il aura comme rotation le vétéran Jean-Michel Mipoka qui arrive lui aussi de première division, avec Fos-sur-Mer. Concernant les deux autres arrivées, il s’agit plutôt de retours. Les jeunes Neftali Difuidi et Jean-Fabrice Dossou rentrent au bercail après une saison de prêt à Saint-Quentin et Blois. Il est trop tôt encore pour savoir si l’OLB sera rapidement en mesure de jouer les premiers rôles puisque son groupe est encore incomplet. Mais ce qui est sûr c’est que le club ne veut pas s’éterniser en Pro B, alors que la nouvelle salle arrive à grands pas.
Le cinq majeur potentiel : Jarred Ogunbemi-Jackson – Toni Perkovic – Jérémy Leloup – Tyran de Lattibeaudiere – Jean-Fabrice Dossou
Le joueur incontournable : Jérémy Leloup (2,02 m, 35 ans).
Encore important à l’Elan béarnais en 2021-2022, dans une équipe demi-finaliste des playoffs et vainqueure de la Coupe de France, Jérémy Leloup apporte de l’expérience, sur et en dehors des terrains, de la menace avec son tir à 3-points et une capacité à défendre sur diverses positions. Longtemps joueur référencé au niveau supérieur, il espère ramener aider l’OLB à retrouver l’élite au plus tôt.
Le jeune à suivre : Jean-Fabrice Dossou (2,11 m, 22 ans).
Auteur d’une saison statistique discrète à Blois (3,8 points à 54,6% de réussite aux tirs et 3,6 rebonds en 13 minutes), il a réalisé de très bons passages en finale des playoffs d’accession pour aider l’ADA à monter en Betclic ELITE. De quoi prendre confiance et valider ses progrès pour ce pivot longiligne à fort potentiel. Il espère encore s’endurcir et acquérir de l’expérience cette saison pour son retour au club.
Photo : Orléans Loiret Basket